En m'appuyant sur des récits de vie, des légendes et des contes traditionnels, je rends compte de ce que peuvent traverser les femmes au cours de leur vie, je retrace le chemin sinueux qui conduit une petite fille à devenir une femme.

Il n'est pas question de généraliser mais bien de proposer un parcours parmi d'autres. En effet, mon propos n'est pas de rapporter des situations concrètes, les combats des femmes dans le monde. Je ne néglige pas le fait que dans de très nombreuses régions du monde, être une femme, c'est être sous alimentée, mutilée, analphabète, exploitée, battue, mariée de force à peine pubère, marchandée, répudiée, séquestrée, lapidée, brûlée vive... mais mon intention est de mettre en lumière l'idée que la femme (occidentale) se fait d'elle-même. Aussi, dans ce spectacle, la femme va-t-elle prendre conscience d'elle en tant que sujet en se dressant contre les lois, les normes, la tradition, la religion... et en rejetant l'idée qu'elle n'est femme qu'en tant que corps. Un corps surface qui se doit d'être beau et un corps biologique totalement voué à sa fonction reproductrice.

« Le cœur d'une femme ne bat pas seulement sous le sein gauche... » dévoile une femme qui n'est plus un objet, un pantin, une condamnée au silence mais bien un être libre de se créer elle-même.

 

 « [Tout un po'aime]

C'est encore une jolie pépite que le Théâtre de poche - Toulouse nous invite à découvrir cette semaine. Le coeur d'une femme ne bat pas seulement sous le sein gauche est sorti du cœur d'une femme avec un grand F. À la fois Forte et Fragile. Cecile Souchois-Bazin conte, chante, dit, et ose. Elle nous embarque sur ses terres de Normandie, là où le crachin est roi 300 jours par an et où la terre est généreuse.

Elle l'est aussi, généreuse. Cécile raconte sa naissance, son enfance, ses envies de découvertes, ses douleurs et doux leurres. Elle mélange à ses souvenirs des légendes de ce pays où les falaises blanches d'Étretat sont frontière de la mer. On rit on s'émeuve on en voudrait encore...

Non, le cœur d'une femme ne bat pas seulement sous son sein gauche, non, il bat dans sa tête son corps sa bouche ses entrailles. Il vibre. Et nous avec aux mots et à la voix de la conteuse.

Sa compagnie s'appelle ''Le silence des mots''. Et quand les mots silencent, ils raisonnent et résonnent encore plus. Souvent...

Si tu as envie d'une belle petite heure de poésie et d'évasion, fonce […] »

Marie-Cécile Fourès pour La vi-ll-e en rose (Mars 2019)

 

 

 

 Photos de Philippe Darré : https://www.facebook.com/philippe.darre.1

Affiche créée par Julia Bock : https://www.designersenherbe.fr/